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Libération

Artistes viennois cherchent asile aux Invalides.

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Ils tentent de racheter l'Institut culturel autrichien pour s'y domicilier fiscalement.
publié le 22 mars 2001 à 0h09

Vienne correspondance

Après de longs mois de résignation, le petit monde intello-culturel autrichien est à nouveau en plein émoi. Deux mesures, prises par le gouvernement de Wolfgang Schüssel (droite conservatrice alliée à l'extrême droite), sont à l'origine d'une «rébellion» à laquelle s'est associé tout ce que l'Autriche compte de célébrités en matière culturelle: les écrivains Robert Menasse, Elfriede Jelinek, Peter Turrini, les artistes André Heller, Matthias Herrmann, le cinéaste Niki List ou encore le jazzman Matthias Rüegg.

Très chère sécu. La première mesure fut l'instauration, le 1er janvier, d'une «sécurité sociale obligatoire» pour tous les artistes, dénoncée comme financièrement asphyxiante. La seconde a été de décider la fermeture, d'ici à l'été, de l'Institut culturel autrichien de Paris. Différents mouvements de protestation viennent de se joindre à une action provocatrice: les artistes qui le désirent, pourraient racheter à l'Etat autrichien le petit immeuble du boulevard des Invalides (qui abrite depuis cinquante ans l'Institut culturel autrichien) et d'en faire le siège d'une SARL dont les membres, domiciliés fiscalement à cette adresse, pourraient ne plus verser un sou à leur pays d'origine.

Le coup d'envoi de la mobilisation contre la loi en matière d'assurance sociale des artistes a été donné il y a trois semaines par Robert Menasse, figure de l'intelligentsia viennoise. «Avec cette nouvelle réglementation, le gouvernement retire aux forces créatives du pay