Ancienne élève de Viola Farber au Centre national de danse contemporaine d'Angers, native du Haut-Rhin, Mathilde Monnier illustre aujourd'hui la dichotomie ayant toujours prévalu à propos de l'expression de postmodernisme selon qu'elle est appliquée aux arts plastiques et à l'architecture ou à la danse. Son dernier spectacle, articulé en diptyque, Signé et Signés, est postmoderne dans les deux acceptions, pourtant a priori contraires, du terme. En danse, le postmoderne, essentiellement américain, pour ne pas dire exclusivement, désigne cette génération de chorégraphes juste postérieure à Merce Cunningham et fortement influencée par lui. En art, le postmoderne renvoie à une attitude de «retour à» qui consiste à puiser largement dans la tradition, fût-elle moderne, sous forme de citations, de références, de détournement et de second degré. Et Monnier dans tout ça? On y vient.
Meurtre du père. Au début des années 80, comme beaucoup d'autres jeunes chorégraphes fascinés par Cunningham, elle va se frotter au maître dans son studio de Westbeth. La leçon est sans doute enrichissante mais la danseuse française opte résolument pour le meurtre du père. Avec Jean-François Duroure, son compagnon de l'époque, elle monte à New York Pudique Acide, fondé sur une théâtralité de la provocation. Foin de minimalisme et de postmodernisme, il s'agit de s'affirmer rebelle dans le droit fil de la révolte pubertaire.
La collaboration avec Duroure va durer jusqu'en 1987. Suit une série de spectacles au