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Libération
Critique

Mickey 3D, le son de morale.

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publié le 23 mars 2001 à 0h10

En janvier 1999, une voix jette du poivre sur des guitares fougueuses et une batterie patraque: «La France a peur.» Par son aspect brut, spontané, ce refrain autoproduit est sorti en quelques mois du terroir pour aller se nicher dans le catalogue d'une multinationale. Soutenu par quelques médias, et des premières parties pour Yann Tiersen et Louise Attaque, il s'est écoulé 16 000 exemplaires du premier album de Mickey 3D. Couché pour 2 500 francs (381,09 euros) sur un 4-pistes à K7, le disque s'intitule Mistigri torture, d'après une partie de cartes (variante du pouilleux massacreur). Cette façon d'entrevoir le jeu par le biais de la souffrance correspond, selon les membres du groupe, à une métaphore à peine exagérée de l'existence...

Eloge de l'ordinaire. Au départ, ce sont deux garçons au chômage. Originaires d'un petit village (Ecotay-l'Olme) situé à trente kilomètres de Saint-Etienne, ces fils d'enseignants et d'agriculteurs réorientent leur admiration pour Nirvana et Sonic Youth vers Miossec et Dominique A, avant de redécouvrir Brel, Brassens et Barbara. Le patronyme de Mickey 3D ne donne guère d'indications quant à la musique jouée. Il résulte du rapprochement entre le surnom du chanteur et la particule de son ancien gang, 3DK. Un regroupement hardcore qui n'a jamais émergé des réseaux associatifs, malgré trois autoproductions en anglais. A l'inverse, avec Mickey 3D, Mickael et Jojo (pour Aurélien) trouvent la formule adéquate à leur chanson d'allure pécore. C'est l'élo