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Libération
Critique

Souviens-toi, Barbara.

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publié le 29 mars 2001 à 0h14

Après un 78 tours sur la filiale belge de Decca, Barbara réalisa ses premiers enregistrements chez Pathé-Marconi, en France. Des trois EP (quatre titres) liminaires au 25 cm Barbara à l'Ecluse, la chanteuse enregistra une vingtaine de titres entre 1958 et 1959. Restaurés dans leur version d'origine, gommés des applaudissements artificiels qui surjouaient le live à l'Ecluse, la plupart de ces morceaux étaient déjà ressortis, dans le coffret Ma plus belle histoire d'amour... c'est vous (1992) ou diverses collections (les Années chansons, 1994). Mais, outre l'intérêt d'être présentées dans leur intégralité nettoyée, ces chansons témoignent avant tout d'un itinéraire, des influences qui ont conduit l'interprète à sa propre écriture désormais patrimoniale.

Succès de quartier. Cette période où on l'appelle «la chanteuse de minuit» (heure de son passage en vedette et nom de son premier EP) correspond au succès de quartier qu'elle connaît alors sur la rive gauche. Elle est revenue en 1954 de Bruxelles, où elle a fait ses gammes au Cheval blanc, le cabaret qu'elle a ainsi baptisé avec son mari Claude Sluys. Amincie, défaite de ses tics d'élève lyrique («o» et «a» ouverts), elle passe une nouvelle audition à l'Ecluse. Jusqu'au début des années 60, elle prendra place et date en quelque sorte dans ce petit endroit sis 15, quai des Grands-Augustins.

Dans ce qui est aujourd'hui un bar à vins, les cuisines donnent une idée de ce que fut la loge exiguë où Barbara s'installait dès 21 heures. A