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Libération
Enquête

Le conservatoire moins conservateur.

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A l'occasion du 17e Salon de la musique, état des lieux de l'enseigne-menten France.
publié le 30 mars 2001 à 0h15

Fin de semaine dernière dans la grande halle de La Villette: plus de cinq cents musiciens amateurs, élèves de conservatoires et d'écoles, tromboniste dans une fanfare ou choriste au CNRS, répètent le Boléro de Ravel sous la baguette de Marc-Olivier Dupin. En tout, quelque 2 000 musiciens pour un concert qui inaugure ce soir le salon de la musique. Manière de célébrer le thème retenu cette année pour la dix-septième édition d'une manifestation désormais établie: la pratique musicale amateur. Une des activités culturelles les plus répandues chez les Français, et pourtant peu reconnue par les écoles, institutions et autres professionnels.

Révolution. Depuis plusieurs années, l'essor est tel, appuyé par l'émergence des musiques actuelles (soit l'ensemble des musiques amplifiées, du jazz au rock en passant par le rap, le reggae, la funk ou la fusion), qu'il impose aux écoles et aux conservatoires de réétudier complètement leur manière d'aborder l'enseignement musical. Une révolution au long cours visant à déboulonner un modèle vieux de plus d'un siècle.

Depuis la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 50, les conservatoires se sont multipliés en France, sur le modèle du conservatoire de Paris. Toutes les écoles naissent alors de ce calque voué à former des musiciens professionnels selon le tryptique de l'excellence républicaine formation-compétition-sélection. Elles sont orientées selon le seul répertoire de la musique occidentale savante du XVIIIe au début du XXe siècle, de Bach à St