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Libération
Interview

Coup de ballet à la Schaubuhne.

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Avec la chorégraphe Sasha Waltz, l'institution berlinoise intègre peu à peu la danse. Rencontre autour d'un programme parisien.
publié le 6 avril 2001 à 0h24

Sasha Waltz a les pieds sur terre, comme le prouvent certaines de ses chorégraphies, fortement ancrées dans le quotidien berlinois et son arrivée à la Schaubühne, où elle est parvenue à inscrire la danse: jusqu'en janvier 2 000, la prestigieuse institution allemande n'était que la maison de l'art dramatique. C'est le metteur en scène Thomas Ostermeier qui lui a proposé d'élaborer conjointement un projet pour la «nouvelle Schaubühne», «théâtre contemporain pour la danse et le jeu» (qui a bien failli servir de modèle pour Chaillot). Elle a acquiescé, elle qui n'est pas si loin d'une danse-théâtre, sans pour autant se considérer comme une héritière de l'expressionnisme allemand, ou encore du Tanztheater de Pina Bausch.

Estimant que sa formation auprès de Waltraud Kornhaas, condisciple de Mary Wigman, était trop traditionnelle, trop allemande, Sasha Waltz a quitté son pays pendant sept ans. A la School for new dance development d'Amsterdam, elle reçoit l'enseignement de la post-modern dance américaine (Cunningham, Trisha Brown, Simone Forti), avant de danser avec différents chorégraphes aux Etats-Unis et, en France, avec Mark Tompkins. Pendant trois ans, elle participe à la «Plaque tournante», installation pluridisciplinaire qui se balade dans une dizaine de villes européennes. Ce n'est qu'en 1998, après ces multiples expériences faisant une large place à l'improvisation, qu'elle crée sa compagnie avec le dramaturge Jochen Sandig. Et c'est une chorégraphe déjà confirmée que le pu