J'ai tué Clémence Acéra
de Jean-Luc Gaget, avec Catherine Mouchet, Sacha Bourdo... 1 h 35.
Dans le cinéma français, «le premier film» est presque devenu un genre en soi. Bien plus que les courts métrages, toujours vus par personne, il a, du côté de l'auteur, un goût suave et prématurément amer du quitte ou double, du côté du spectateur, des allures de screen-test mi-figue mi-raison. Mine de rien, des deux côtés de la barrière, une incertitude à peu près partagée: y a-t-il là du talent en réserve et le jeu en vaut-il vraiment la chandelle? Un type comme François Ozon aura eu l'habileté de surmonter l'épreuve du premier film en tournant un deuxième, puis un troisième et un quatrième à la vitesse de l'éclair. D'autres se perdent corps et biens dans la pléthore subventionnée de la production hexagonale ou se retrouvent précocement laminés par des producteurs trop pressés de profiter d'un talent naissant. Pour exemple, que devient le jeune Graham Guit après la réussite de son baptême de l'air Le ciel est à nous et l'échec retentissant des Kidnappeurs dopés aux hormones? Il rame quelque part probablement, et c'est fondamentalement injuste.
Un vrai projet. Il faut agiter ces grelots préliminaires pour parler du premier long métrage de Jean-Luc Gaget, J'ai tué Clémence Acéra. Il n'est pas sûr que le projet esthétique qui s'y déploie nous intéresse vraiment mais projet il y a, chose moins courante qu'on ne le croit. Jean-Luc Gaget appartient à l'écurie Magouric, il a coscénarisé des fil