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Libération
Interview

«La loterie ne peut tenir lieu de politique culturelle».

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publié le 13 avril 2001 à 0h28

Bruxelles

de notre correspondant

Gabrielle Claes a succédé à Jacques Ledoux en 1988. Conservatrice de la Cinémathèque royale de Belgique et du musée du Cinéma, présidente de l'Association des cinémathèques européennes depuis 1999, elle est aujourd'hui en première ligne d'un combat qui concerne le patrimoine cinématographique mondial, et qui se mène depuis les locaux étriqués du palais des Beaux-Arts.

Les problèmes de la Cinémathèque royale de Belgique sont-ils d'ordre structurels ou conjoncturels?

Depuis une quinzaine d'années, depuis que la Belgique est en voie de fédéralisation, la culture relève des communautés française d'une part, et flamande d'autre part. Il reste cependant une série d'institutions à caractère national, que l'on n'a pas «communautarisées» parce que c'était trop compliqué. Ces institutions à vocation scientifique et culturelle sont gérées par le pouvoir fédéral: il s'agit du Théâtre de la Monnaie, du palais des Beaux-Arts, des musées royaux des Beaux-Arts, du musée d'Art et d'Histoire, de la Bibliothèque royale et la Cinémathèque royale de Belgique. Or, comme il n'y a pas de ministre de la Culture au niveau fédéral, et comme nous ne correspondons, stricto sensu, à aucun autre des portefeuilles restés fédéraux, notre développement est une question de gestion, pas de politique culturelle. Au début des années 90, les institutions biculturelles relevaient du ministère de l'Intérieur. Depuis six ou sept ans, nous dépendions du ministre fédéral de la Politique sc