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Libération
Critique

«Little Senegal», quête inégale.

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publié le 18 avril 2001 à 0h31

Depuis quelques années, la croissance de l'immigration africaine en direction des Etats-Unis et particulièrement vers New York a donné naissance à un quartier au coeur de Harlem surnommé «Little Senegal». La constitution et le développement de cette sous-communauté africaine semblent poser problèmes aux Blacks afro-américains qui y voient comme un frein à leur propre intégration.

Confrontation. Parti de ce constat, Rachid Bouchareb a écrit, avec Olivier Lorelle, un scénario dont le héros est un Africain, Alloune, conservateur du musée de l'Esclavage sur l'île de Gorée, qui décide de se rendre aux Etats-Unis pour y retrouver les descendants de ses ancêtres, partis deux siècles plus tôt les chaînes aux pieds. Dans sa quête, il a atterri chez son neveu Hassan qui l'héberge dans son deux pièces minuscule déjà passablement encombré. Là, Alloune finit par rencontrer une vieille femme, Ida, tenant un kiosque à journaux, qu'il reconnaît comme mem bre lointaine de sa famille. D'autres histoires annexes se greffent sur cette colonne vertébrale, où il est question d'obtention de la «green card» via un mariage blanc entre Eileen et le Français Karim, d'une gamine en fugue enceinte jusqu'aux yeux, de confrontation sanglante entre communautés, etc.

Interrogation? Rachid Bouchareb est un type à part. Producteur avisé, avec Jean Bréhat, notamment de l'Humanité de Bruno Dumont (et de son prochain The End, tourné à New York), il a toujours aimé les projets hors les murs, tournant son premier fi