L'endroit a quelque chose de monacal enceinte de galets lavés, case dans un coin, arbre vigoureux , mais en même temps de souriant. «C'est ici, dit Baaba Maal, que j'ai enregistré. John Leckie, l'ingénieur du son, a dit: "C'est parfait." Je lui ai dit: "Il y a une route à côté, des voitures qui passent, les oiseaux, les grillons"... Il m'a dit: "Rien qui me dérange, c'est un décor." On a fait venir tous les équipements de Londres et on a commencé les prises, moi et les instrumentistes traditionnels. Ça a été très rapide. Ensuite, à Real World, on a enregistré avec Kanté Manfila et Ali Wagué, et on a terminé les voix à Abbey Road.»
Telle est l'histoire simple de Mi Yeewnii (en anglais Missing You), dixième album de Baaba Maal en comptant les cassettes. Baaba est là tout entier: son mélange d'enfance et de sagesse, sa grâce dansante. Le balancement léger des rythmiques, la production dépouillée rendent les chansons familières d'emblée, la voix est magnifiée par cette simplicité. Comparé aux remixes «tendance» de Nomad Soul, le précédent, Mi Yeewnii marque un retour à la tradition, tranquille comme les soirées de Podor, la petite ville aux murs de pisé au bord du fleuve Sénégal, à la limite de la Mauritanie, où est né le chanteur. C'est là qu'il habite lorsqu'il n'est pas en tournée ou réfugié pour écrire dans son sanctuaire de graviers à Toubab Dialaw, petit village de pécheurs proche de Dakar.
Généalogie. Devant la maison de Podor, un néon éclipse les étoiles, mais la nuit b