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Libération
Interview

«C'était comme un club».

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Doyenne de la profession, Denise René commente son parcours, depuis l'ouverture de sa galerie en juillet 1944:
publié le 21 avril 2001 à 0h32

Depuis l'inauguration de son premier espace au 124, rue La Boétie en juillet 1944, voilà bientôt cinquante-sept ans que Denise René est galeriste. Parmi ses grands faits d'armes, elle a ainsi présenté l'exposition «Le mouvement» (avec entre autres Soto, Tinguely, Vasarely...) en 1955, la première exposition à Paris de Mondrian en 1957 («celle dont je suis sans doute le plus fière»), d'Albers en 1957, également, du Grav (Groupe de recherche d'art visuel, avec notamment Le Parc, Morellet, Stein, Yvaral...). Elle a aussi lancé Herbin, Arp, Sonia Delaunay, etc. Aujourd'hui, le Centre Pompidou lui consacre une exposition, «Denise René, l'intrépide. Une galerie dans l'aventure de l'art abstrait,1944-1978», qui retrace ce long parcours, au travers de quelque 120 oeuvres des nombreux artistes qu'elle a montrés au cours de sa carrière. Un joli bail qui en fait non seulement la doyenne de la profession mais surtout la plus grande fidèle à l'art abstrait géométrique et construit qu'elle a défendu toute sa vie. Aujourd'hui encore, elle s'évertue à le promouvoir dans ses deux galeries, l'une au 196, boulevard Saint-Germain (ouverte en juin 1966), et l'autre (en octobre 1991) au 22, rue Charlot, dans le Marais.

Comment êtes-vous devenue galeriste ?

Par mon éducation, et l'intérêt que j'ai trouvé dès ma jeunesse dans une famille ouverte à la culture et à tout ce qui était engagement, militantisme, de gauche bien sûr. On nous emmenait, ma soeur et moi (nous étions six enfants) dans des expositions, et mon père, collectionneur, i