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Libération

Milan, le salon s'allonge.

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De divans en fauteuils, le rendez-vous annuel du design transalpin brasse les idées au ras du sol.
publié le 21 avril 2001 à 0h32

Dans le «karaoké du design», selon l'expression du designer italien Enzo Mari, qui se rejoue tous les ans au Salon milanais, le monde est conçu comme un immense showroom où la vie ne tiendrait, pendant une semaine, qu'à un fil du nouveau textile de la dernière assise conçue au ras du sol. Après bien des transferts sur un trop-plein de divans «post»-pop ou «néo»-tout, reste un collage surréel pour remeubler son appartement transitionnel.

Chaos. Chez ClassiCon, l'Allemand Konstantin Grcic présente un petit Chaos : fauteuil plus large que profond, jouant avec différents plans pour l'assise, et avec le porte-à-faux. Astucieux, déconstructeur, faussement cubiste mais paradoxalement informel, il propose un maintien nonchalant, adaptable à tout lieu, loin de la lounging attitude qui sévit partout.

Maestri. Belle tenue des grands Italiens. Sottsass, toujours, qui pousse plus loin le mystère du verre avec des vases-signes réalisés au Cirva de Marseille, présentés par Ernest Mourmans. Entre industrie et quotidien, Michele De Lucchi poursuit ses belles rêveries de lumière et de verre dans sa Produzione Privata. Allessandro Mendini parle avec magie du titanium. Enzo Mari, Alberto Meda, Antonio Citterio... sont partout. Grand Pesce de gourmandise, à la Triennale qui célèbre (sans unité) le made in Italy : murs capitonnés de meringues bleues, tour de fromage, jardins de café, de tomates séchées aux allées de réglisse. Et une bonne inhalation de salami ou d'