En 1999, dix ans après leur premier travail commun, le couple de danseurs créait le Sacre du printemps pour initier des retrouvailles artistiques après la séparation. Construit avec deux instrumentistes à partir d'une partition réduite pour un piano et quatre mains d'Igor Stravinski, le projet jouait des tensions, des rapports de force, des oppositions rythmiques et des complicités sur un mode intimiste. Aujourd'hui, c'est Sébastien Laurent qui danse aux côtés de Nathalie Pernette, introduisant par sa personnalité très différente un intéressant décalage par rapport à la proposition initiale. Andréas Schmid, lui, a raccroché ses chaussons mais reste présent dans l'écriture et la scénographie. La pièce n'en est pas moins émouvante, même si sa présence à elle, visage grave et crâne rasé, irradie davantage que celle du nouvel interprète qui aborde l'espace d'une manière plus détachée.
Drôle et sensible. Pernette mène évidemment la danse, mais l'ensemble acquiert aussi une dimension plus universelle. C'est moins l'histoire des deux danseurs chorégraphes que l'exploration du féminin et du masculin qui cohabitent dans la gestuelle de Nijinski, premier chorégraphe du Sacre en 1913, auquel cette création rend hommage en renouant avec la tension du rituel. Et notamment lorsque pointes de pieds tout contre, bras et mains étroitement tenus et bustes vers l'arrière, les danseurs s'attirent et se repoussent, dessinant un cercle au ralenti, esquissant la fuite puis le retour. Entre duos et