13 avril 2000. Jacques Chirac inaugure le pavillon des Arts premiers au Louvre. Un absent de marque: Koichiro Matsuura, nouveau directeur général de l'Unesco, dont l'organisation parraine pourtant le projet. Le matin, Libération avait révélé la présence de pièces issues du pillage du Nigeria. L'Unesco exprime son «inquiétude» auprès de la France, et demande des explications, dans un courrier qui n'aura pas de réponse.
20 avril 2000. Manus Brinkman, secrétaire général du Conseil international des musées (Icom), déclare à Libération: «Ces pièces sont sorties en contrebande, et à ce titre doivent être intouchables. Il faut les rendre au Nigeria.»
Juin 2000. The Art Newspaper titre: «Chirac trempe dans le trafic» et révèle que le président de la République est personnellement intervenu plusieurs fois auprès de son homologue nigérian pour le presser d'autoriser l'achat des terres cuites par un accord en bonne et due forme.
15 novembre 2000. Rencontre internationale à l'Unesco à Paris pour commémorer le 25e anniversaire de la Convention internationale contre le trafic des biens culturels. Lord Renfrew, directeur de l'Institut d'archéologie de Cambridge, demande à la France de restituer les trois terres cuites exposées au Louvre: «L'attitude de Chirac est déshonorante.» Le représentant de l'Icom s'en prend aussi personnellement au président français. Pas de réaction.
16 novembre 2000. Libération révèle que l'accord censé formaliser l'autorisation du Nigeria est daté du 7 février 2 000,