La section Work in progress est un peu le coeur du festival de Buenos Aires du cinéma indépendant qui s'est terminé dimanche. Comme son nom l'indique, on y présente des films en train de se faire et on y rencontre le jeune cinéma local. Quand les séances commencent, la salle se remplit de jeunes décontractés, de femmes les cheveux en bataille. Presque tous sont étudiants en cinéma, ou jeunes techniciens et réalisateurs. Les projections sont saluées par des applaudissements nourris. «Ici, ce qui règne, c'est l'esprit du rock de garage, de ces petits groupes de musiciens qui se refilent une batterie, un appareil de prises de son, ou un guitariste quand un voisin en manque», a l'habitude de dire Andres di Tella, l'ancien directeur du festival de Buenos Aires, qui a rendu ces rencontres possibles. Cette année encore, c'est dans une ambiance chaleureuse que tout se déroule.
Le week-end. Après la projection de dix minutes de leur «travail en train de se faire», les jeunes cinéastes, producteurs, acteurs racontent comment ils font des films sans un rond. Ils tournent souvent un ou deux jours par semaine, les week-ends. Du coup, leurs tournages durent un an ou deux. Pablo Trapero n'est pas une exception à ce niveau (lire ci-contre).
En général, ils ont trouvé des institutions comme l'Université du cinéma pour leur prêter une caméra, des lumières. Pour la pellicule, ils doivent se saigner. Les techniciens sont des amis.
Dans un cas, Codigo Postal, un road-movie de Roberto Etchegoenberri