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Libération
Critique

Egarés «Sur la trace du serpent».

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publié le 2 mai 2001 à 0h44

A l'heure où le grand cinéma populaire de Hong-kong semble passablement essoré et où la relève met du temps à éclore, la Corée apparaît comme la nouvelle terre promise du cinéphile en mal de nouveaux territoires. On y trouve en effet des films d'auteurs d'une grande invention (on attend encore la distribution en salles du beau film de Hong Sang-soo, la Vierge mise à nu par ses prétendants, découvert à Cannes l'an dernier) mais aussi un cinéma commercial en parfait état de marche, tenant les premières places du box-office national. Sur la trace du serpent appartient résolument à la seconde catégorie. Mais on peut raisonnablement espérer qu'il n'en constitue pas le haut du panier.

Amitié brisée. C'est un polar histrionique, dont le thème, l'imaginaire, l'histoire, rappellent furieusement le Syndicat du crime de John Woo. Deux flics tentent de démanteler un réseau de malfaiteurs et leur belle amitié (magnifiée à coup de ralentis où ils s'ébattent comme deux gosses dans la neige) est brisée net par l'assassinat de l'un d'eux.

Même le jeu de l'acteur principal Park Joong-hoon, mi-chien fou, mi-gentleman, toujours flanqué d'un bout de clope à l'encoignure des lèvres, est directement calqué sur celui de Chow Yun-fat. Mais ni le film, ni l'interprète n'égalent leurs modèles en puissance lyrique et raffinement.

L'histoire et les personnages ne sont de toute façon que des atours très secondaires. Le film mise son va-tout sur une mise en scène qui n'économise pas ses effets. On passe du n