Cognac envoyé spécial
Le 7 avril, le château Bagnolet, sur les rives de la Charente, est enfiévré. Les journalistes ont pris d'assaut la demeure de la famille Hennessy. Jeff Bridges est là, pour la première fois en France. Il est la vedette du festival de Cognac et doit répondre à vingt-deux interviews (Libération est en 19e position). Celui que le critique David Thomson a comparé à Robert Mitchum passe d'un entretien à un autre avec décontraction. Cet homme de 51 ans reste souriant, prêt, par exemple, à engager une courte discussion avec François Guérif, l'éditeur de Rivages Noir, qui passait par là, sur l'écrivain Edward Bunker (les Hommes de proie, la Bête contre les murs).
Vous connaissez donc Bunker?
Oui. Et même personnellement depuis qu'il a été mon conseiller technique sur American Heart (de Martin Bell, en 1992, ndlr). Je jouais un ancien détenu et Eddie, qui a passé pas mal de temps en prison, avait de vrais conseils à me donner. Depuis, je lis tous ses romans. Je me suis régalé avec l'Education d'un félon, son dernier (à paraître chez Rivages, ndlr).
Pour revenir à Manipulations, quel est le président des Etats-Unis dont vous vous êtes inspiré pour votre rôle?
Jackson Evans est un personnage de fiction. Je n'ai pas voulu qu'on pense à Bill Clinton. J'ai regardé des vidéos où l'on voyait Lyndon Johnson, John et Robert Kennedy. Mais quand j'ai compris combien ce président aimait son job, je me suis d'abord souvenu de mon père, Lloyd Bridges (acteur avant tout de télévisi