Soplo de vida montre un Bogota cosmopolite, carrefour crépusculaire ayant pour centre névralgique un vieil hôtel miteux où se croise l'ensemble du petit monde de la corruption quotidienne: boxeurs déchus, aveugles toujours prêts à refiler un billet de loterie perdant, matadors couards, politiques sans idéal, flics véreux, s'agitant chacun à leur tour sur le cadavre d'une jolie prostituée autrefois baptisée Hirondelle.
Lourdeur. On mesure combien cette transposition colombienne, toute de néons bleus vêtue, de l'univers de Raymond Chandler et de Mickey Spillane, souffre dans son projet même d'un trop plein de pittoresque, avec overdose de poses afférentes au roman noir, chaque personnage se comportant exactement comme si on lui avait passé l'habit complet du barbeau: avec diligence et lourdeur.
Ankylose. C'est là la seconde réalisation de Luis Ospina; la première (Pura sangre) datait d'il y a vingt ans. Elle plie sous le poids d'une tradition largement balisée d'attitudes, d'éclairages et de clins d'oeil qui dévident chaque scène du moindre intérêt. Ospina se comporte exactement comme si tout ce temps passé à faire autre chose que des films n'avait jamais existé, réalisant en 2001 un opus qui porte sur lui toutes les tares de la post-modernité la plus ankylosée du début des années 80.
On dit qu'Ospina fut l'an passé un allié précieux pour Barbet Schröder afin que celui-ci puisse mener à bien l'aventure au réalisme blessé de la Vierge des tueurs. Au vu de ce film artificiel et enn