C'est donc Alain Ollivier qui succédera le 1er janvier 2002 à Stanislas Nordey à la tête du Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (Libération du 2 mai). Depuis que Nordey avait annoncé sa décision de ne pas accomplir un second mandat, le nom d'Ollivier était souvent cité, mais sa nomination se heurtait à certaines réticences, notamment en raison de l'âge du nouveau capitaine (62 ans). Le ministère de la Culture a d'ailleurs pris soin de souligner que deux metteurs en scène de la nouvelle génération Jean Boillot et Daniel Jeanneteau seraient associés à son projet. Précaution inutile, même si les noms sont judicieusement choisis: Ollivier n'a pas besoin de béquilles, et il est de toute façon prêt à partager son outil de travail.
Lieu singulier. Acteur et metteur en scène, il a su transformer le studio-théâtre, installé dans une rue pavillonnaire de Vitry-sur-Seine, en un lieu singulier, où il a signé des spectacles essentiels (les Bonnes en 1993), poursuivi l'exploration d'auteurs qui lui étaient chers (notamment le Brésilien Nelson Rodrigues), et ouvert sa scène à d'autres (c'est à Vitry que Frédéric Fisbach trouva le cadre parfait pour l'un de ses premiers spectacles, il y a quatre ans).
Chantier. Aucune raison donc de ne pas considérer son passage de Vitry à Saint-Denis comme une bonne nouvelle. Reste qu'un drôle de chantier l'attend. Le TGP est aujourd'hui un théâtre exsangue. La crise d'octobre 1999, avec la découverte d'un déficit de gestion supérieur à 10 millions de