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Au vrai chic parichien

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Laisse Hermès ou manteau Gucci, croquettes bio ou parfum, pension trois étoiles ou «dog-sitting» à la maison... Quand on est «cynoque», rien n'est trop beau pour soigner son mamour.
publié le 4 mai 2001 à 0h46

Je le parfume de temps en temps, quand nous sortons chez des amis.» Joël est l'heureuse «maman» (sic) d'Otto. Comme 100 000 propriétaires de chien, il a craqué devant le flacon très design d'Oh My Dog!, premier parfum canin vendu dans les parfumeries pour humains. Signe du succès, certaines maîtresses l'ont adopté. Hier, on aspergeait son chien d'Heure Bleue, aujourd'hui on lui pique sa fragrance. Objectif mondial revendiqué par les petits malins qui ont lancé le produit: 500 000 flacons en un an. Depuis quelques jours existe l'eau rafraîchissante qui risque de marcher tout autant.

Parce que, autant s'y faire tout de suite, après les Etats-Unis, l'Allemagne, le Japon, notre bonne terre de France patauge dans la dog mania (les gens chic, ou atteints, disent la dog attitude). Il y a toujours eu des enflammés du labrador, des hystériques du teckel «fifille chérie», des folles du bulldog. Mais pas besoin d'être truffier pour sentir le frémissement d'autre chose. L'émergence d'une nouvelle race de propriétaires, des «cynoques» (du grec kunon, chien) absolument déculpabilisés. Jeunes, hype, comme Emmanuel S., DJ qui avoue n'avoir «absolument pas le sens du ridicule pour [son] chien». Et être prêt à (presque) tout, avec cette distance critique censée adoucir les excès.

Pourri gâté. Symptôme intello de ce frémissement, la tenue en janvier au Sénat d'un colloque organisé par l'honorable Société centrale canine. Objet de la causerie: l'intégration dans la cité du «meilleur ami de l'homm