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Libération
Critique

Philippe Caubère. Les Carnets d’un jeune homme. 1976-1981.

publié le 4 mai 2001 à 0h46

Quand il ne joue pas, Philippe Caubère «grafigne»: il noircit du papier. En 1999, Denoël publiait les Carnets d’un jeune homme, journal intime de l’acteur couvrant les années 1976-1981. Voici la chose en Folio: 802 pages, aussi gros qu’un tome de la Recherche du temps perdu. On y trouve, pêle-mêle, ce que tout un chacun met dans un journal: rêves, réflexions, poèmes, brouillons, souvenirs... Un foisonnement impudique où le lecteur est invité à venir fouiller. On aurait tort de se gêner. On y découvre les échos d’une époque où l’on venait d’arrêter le tueur d’enfant Patrick Henry, mais surtout pourquoi Caubère est devenu son propre théâtre. Ou comment l’obsession de l’introspection ­ «Il faudrait que je plonge en moi-même une minuscule caméra japonaise» ­ a accouché du Roman d’un acteur, où, seul en scène, Caubère, recordman du monde de la plongée en lui-même, rejoue sans fin sa vie : «Parler de moi, que ce soit quand même une histoire, et que ça sorte sous mille figures.».