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Libération

Poing Com. Cachez ce sein...

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publié le 4 mai 2001 à 0h46

On y découvrait le site des adeptes de l'ondinisme. Celui érigé par ceux qui tripent pour les femmes à lunettes. D'autres sur les collants, les chemisiers, les orteils ou les caresses avec gants Mapa. Bref, tous les fétichismes, sous forme de sélection pointue... C'était sur l'annuaire Yahoo France il y a encore quelques mois, accessible en quelques clics. Fini: la firme s'est bien gardée de le claironner mais, désormais, pour goûter à ces joies sexuelles alternatives et autres contenus dits adultes, il faut s'inscrire, donner ses nom et prénom. Et accepter un contrat stipulant, entre autres précautions juridiques, que l'internaute est tenu de «fournir des informations vraies, exactes, à jour et complètes». On croit rêver: il y a moins d'un an, le fondateur de Yahoo, Jerry Yang, prenait la pose, à une époque où les actions du portail se pétaient encore la frime sur le Nasdaq. Il stigmatisait, dans nos colonnes, la «naïveté» de la justice à propos de la «censure» que la France tentait d'imposer à son site américain, en y pointant la mise à l'encan d'objets nazis. En face, de la Ligue des droits de l'homme à la Licra, on s'étranglait: les chars du premier amendement américain allaient tremper leurs canons dans les fontaines de la République et tout un galimatias de contenus horribles noyer nos neurones. Le décor était là pour singer un débat d'ampleur, avec le Net comme catalyseur des crispations autour de deux conceptions de la liberté d'expression. Foin de délire: Yahoo, noy