La 44e édition du festival international du film de San Francisco, le plus ancien d'Amérique du Nord, promettait d'être difficile. La crise, ou du moins le ralentissement de la nouvelle économie, cruciale dans la région, annonçait des soucis financiers. On pouvait s'attendre à ce que les grèves à Hollywood, notamment celle des scénaristes, perturbent les relations cordiales nouées entre la grande cité du nord de la Californie et la capitale du rêve. Ajoutons à ceci que le poste de directeur général du San Francisco International Film Festival vient de changer de main et d'échoir à une femme énergique, Roxanne Messina Captor, et que l'emblématique Peter Scarlet, après dix-neuf ans de travail inspiré, s'apprête à abandonner son rôle de directeur artistique pour présider aux destinées de la Cinémathèque française à Paris.
Mais le poids de ces événements n'a pesé ni sur le programme, ni sur l'ambiance. «Les grèves de Hollywood nous ont obligés à la prudence, mais elles n'ont pas bouleversé notre relation avec l'industrie du cinéma», explique Roxanne Messina Captor. L'arrivée de cette ancienne cinéaste et productrice, qui a travaillé pour Francis Ford Coppola, n'a pas non plus semblé changer la donne. Le départ de Peter Scarlet ne risque de se faire sentir que l'année prochaine.
De partout. Le festival a livré à l'appétit d'un des meilleurs publics du monde son contingent de longs métrages en provenance d'Extrême-Orient (onze films projetés), d'Iran (treize), de France (une quarant