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Libération

Les films français, ayant chanté tout l'été..

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Les succès actuels de la production nationale risquent, à terme, de se heurter aux mutations du secteur.
publié le 9 mai 2001 à 0h49

La pluie a beau marteler champs et pavés, il fait beau, depuis le début de l'année, dans les salles obscures. Le soleil brille sur le cinéma français aussi joyeusement que sur le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (qui a déjà capturé quelque 2 millions d'amoureux). Le Festival de Cannes hisse haut la bannière tricolore: quatre longs métrages français sont officiellement en compétition pour la palme d'or (la Répétition de Catherine Corsini, la Chambre des officiers de François Dupeyron, Roberto Succo de Cédric Kahn, et Va savoir de Jacques Rivette) et une dizaine de réalisateurs français se bousculent encore dans les sections parallèles. Quant aux auteurs étrangers financés par des sociétés ou des chaînes de l'Hexagone, ils sont bien une douzaine rien qu'en compétition à illustrer, sur la Croisette, les effets universalistes de l'exception culturelle à la française.

Jackpot hexagonal. Plus inhabituel, les films français n'en finissent plus d'empocher les jackpots. Tout marche: les salves grand public (La vérité si je mens! 2, le Placard, le Pacte des loups en tête) aussi bien que les vaillants titres «art et essai» (dernier en date: Little Senegal, de Rachid Bouchareb). La fréquentation flambe (25 % de spectateurs de plus qu'en 2000, au cours du premier trimestre). La production nationale, depuis le mois de janvier, a aligné plus de films millionnaires en spectateurs qu'au cours de toute l'année dernière: les titres français s'octroient 50 à 55 % du marché national, tandis que l