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Libération
Critique

Alis au pied de la lettre.

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publié le 10 mai 2001 à 0h49

On entre dans le spectacle par l'exposition, à moins qu'on ne le fasse par le livre ou encore le CD Rom. Avec ses produits plus dérivants que dérivés, Alis invite le public à surfer sur «la Poésie à demi-mots». Grâce à la police coupable, police de caractères spécifique, Dominique Soria et Alain Fourny inventent un alphabet, coupant les mots en deux d'un trait, faisant voyager les deux moitiés pour formuler de nouveaux mots. Inutile de dire que cela nous transporte, dans un ailleurs du jeu.

Si ce sont les journalistes de danse qui parlent d'eux, ce n'est pas parce qu'ils plient leur corps à la discipline du mouvement. C'est plutôt parce que l'indiscipline les guide, que tout est matière; des lettres aux objets, de l'image aux corps des manipulateurs.

Echappées belles. Dans le Plaque-Art ou l'art facile à ranger, une exposition noire et austère dans sa perception immédiate, il est question d'un parcours dans les mots objets, parfois trop simplement conceptuel, lorsque le mot «parole», par exemple, est enroulé sur un cintre et donne un «porte-parole».

Mais sur le plateau, avec la machinerie, avec des bouts de carton et des épidiascopes, on se détache du sens pour le nonsens, on quitte le littéral pour des paysages qui ne sont que des échappées belles, des hors-temps, des hors-cadres, univers éphémères avec leurs tronçons d'autoroutes, leurs poupons qui s'enfoncent dans la terre, se posent des mots, des phrases ­ de celles par exemple qu'on lit de droite à gauche ou de gauche à dr