Au mois de décembre, Frie Leysen était à Mexico. La directrice du Kunstenfestivaldesarts (en un seul mot) de Bruxelles parcourt régulièrement le monde. Elle est tombée sous le charme d'un spectacle au titre à rallonge: De monstruos y prodigios, la historia de los "Castrati". (en français: «De monstres et de prodiges, l'histoire des "castrats"»). Cinq mois plus tard, le voici à l'affiche à Bruxelles. Un délai particulièrement bref en comparaison de ceux en usage dans la plupart des festivals internationaux.
Mutilés. Samedi soir, donc, dans une ancienne usine d'embouteillage de bière, se tenait la première hors du continent latino-américain de Monstruos y prodigios. Du théâtre inclassable, qui tient de la conférence pédagogique et de la pochade musicale avec (vrai) cheval sur scène et (fausse) bagarre avec le public. Claudio Valdés Kuri, le metteur en scène, est également chanteur (basse) dans l'ensemble Ars Nova de musique baroque. C'est là qu'il a connu un autre chanteur, Javier Medina, dont la voix de castrat est la conséquence d'un traitement anticancéreux. De leur rencontre est née l'idée de consacrer un spectacle aux castrats, figures essentielles de la musique de cour aux XVIIe et XVIIIe siècles, formés dans des académies spécialisées, après avoir été mutilés par des barbiers, corporation qui à l'époque se confondait avec celle des chirurgiens.
C'est toute cette histoire que raconte Claudio Valdés Kuri, avec perruques, costumes, personnages et musiques d'époque. Le premie