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Libération

«Il faudrait peut-être inventer un festicide»

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publié le 12 mai 2001 à 0h51

Peter Scarlet, directeur artistique du festival de San Francisco jusqu'au mois dernier, a passé dix-neuf ans à chercher des films dans le monde entier. Le futur directeur de la Cinémathèque française sait donc ce que festival veut dire.

«Ce que je cherche dans un festival, c'est une oeuvre que je pourrai montrer, un film qui me touche, m'excite. Je fais un calcul supplémentaire: je me demande si le film que j'aime va pouvoir être projeté à San Francisco, s'il ne va pas sortir aux Etats-Unis avant, s'il ne va pas être réservé pour une sortie plus tard. Et puis aussi si je n'ai pas pris déjà six films du même genre...

Ma sélection se fait avant tout au feeling. San Francisco est un festival très différent de Cannes: pendant quarante ans, on n'a pas eu de compétition, ce qui nous donnait une plus grande liberté de choix. C'est sans doute moins excitant pour les médias locaux, mais le public y trouve son compte, car il peut voir un très large éventail de films émanant du monde entier.

Rencontres. On aime un festival plutôt qu'un autre en fonction de sa personnalité. J'avoue préférer les petites manifestations. On peut y rencontrer plus facilement les gens: des réalisateurs, des journalistes et parfois, après avoir passé ensemble une semaine à se côtoyer dans les salles, les conférences de presse, dans les cafés, y nouer des amitiés.

Cannes est un festival plus officiel. Je n'y ai jamais ressenti de grand plaisir, mais j'y vais chaque année. On ne peut l'éviter. Il se déroule juste a