«On ne va pas à un festival, on y passe. On n'y fait que passer. Sauf à être organisateur (c'est un métier) ou critique (quoique...). Premier principe. Ne pas céder aux pressions amicales du festival lui-même, soucieux d'avoir tout son monde pour l'ouverture ou la clôture, encore moins aux basses manoeuvres de votre bailleur de fonds (producteur, distributeur, exportateur, support, que sais-je), tout excité à l'idée de bénéficier de tarifs préférentiels sur votre billet en vous expédiant trois jours avant. Un festival, ça se domine: à vous d'en fixer les dates, pas à lui.
Arrivez deux ou trois jours après le début: vous démoraliserez par votre bonne mine ceux qui sont déjà sur place. Partez avant la fin: ça les achèvera. De toute façon, vous aurez fait passer le message essentiel: vous n'avez pas que ça à faire. Evitez quand même le séjour express d'un jour, ça peut faire branleur, voire fauché (même pas de quoi se payer l'hôtel). Si vous choisissez la formule deux-trois jours, excellente en soi, évitez le week-end, ça fait congés payés.
Soyez radical. Ne voyez aucun film. Deuxième principe. Aucun. Un festival est un lieu où chacun se prend non pour un critique, ce qui serait un moindre mal, mais pour le jury tout entier. Si vous voulez une fois pour toutes vous abstraire des discussions oiseuses, fumeuses et abracadabrantesques sur les mérites comparés de l'in et de l'off, du cru et du cuit, et cent mille autres choses encore, soyez radicaux. Vous ne l'avez pas vu. Trouvez de