Sox est un Noir «arc-en-ciel» (1), pur produit de cette nouvelle génération de Sud-Africains intégrés jusqu'à l'oubli, ayant quitté Soweto pour les quartiers chic de Rosebank, où il présente des clips à la télévision, vit bourgeoisement à la colle avec une fille blonde. Son modèle en matière de gros dur s'arrête à l'acteur hollywoodien Wesley Snipes. Ne doutant de rien, il rêve de décrocher le rôle de Bra'Bizza, un braqueur, violeur, le Stager Lee de l'après-apartheid. En quête de street credibility, il entreprend un grand voyage initiatique vers sa galaxie originelle, un retour à mille lieux et quinze minutes de chez lui, à Orlando East, en plein ghetto «renoi», où, accueilli comme le dernier des Flancs, l'espion se fait traiter de «fiote» et de «nase» par des mecs légèrement plus affranchis que lui sur la question noire, des «chiens des banlieues blanches», pour qui l'harmonie raciale n'est que bullshit. Ces Ninjas ont pour chef Zama. Et comme ce dernier cache sous son authenticité une soif narcissique de reconnaissance et de félicité, il finit par accepter (d'une moue dubitative) d'enseigner à Sox l'attitude gangsta, la précision que requièrent les gestes tout ce que l'on peut, de Paris à Brixton, appeler le grand spectacle de la «racaille». L'acteur se perdra à son propre jeu.
Oliver Schmitz entend sûrement faire de Hijack Stories une parabole sur la survivance d'une fierté noire que les médias ont enterrée sous un discours lisse. Son film, bien mené, habillé de toutes