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Libération

D'Audrey à Aziz.

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Sur la Croisette, certains ont des quêtes précises. Jeux de piste.
publié le 16 mai 2001 à 0h53

Deux étudiants dans le train Nice-Cannes, et cette question qui fait un bruit de locomotive. «Mais qu'est ce qu'on va aller foutre au festival?» Tout le monde, sur la Croisette, se le demande à un moment ou à un autre. Mais ils y vont. Lionel, qui prend des cours de théâtre, a décroché une accréditation. Bernard suit. Ils parlent du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, le film pour lequel toute la France se bouscule, sauf les organisateurs du festival. «Il a changé notre vie.» Ils en parleraient encore. «Et si, à Cannes, on faisait comme Amélie, qui trace un jeu de piste pour rencontrer un garçon? Si, nous, on essayait de trouver Audrey Tautou, l'actrice?»

Vite périmés. Au début, c'est grisant. Sur un tronc d'arbre, dans un recoin du palais, près des marches, leurs petites affiches photocopiées, détournées de celles du film, créent un réseau de connivences qui se prend au jeu, des producteurs, des festivaliers, d'autres vedettes. On les trouve «frais». C'est le terme officiel à Cannes pour désigner ces débutants dont s'emparent de temps en temps les habitués en guise de divertissement. «Ils sont un peu premier degré mais touchants», commente une attachée de presse. «Cela nous change.» Bernard et Lionel volent de coups de fil en coups de chance, de coups de pouce en coup de bluff.

Et puis, en plein dans leur quête, les téléphones ne répondent soudain plus. Sur la Croisette, chacun cherche son chat, et Cannes est passé à un autre jeu. Dans le hall du Martinez, Ariel Wizman, de Cana