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Interview

Po-si-ti-ver!

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Ken Russell-74 ans, réalisateur, présente huit minifilms sur le Net.
publié le 16 mai 2001 à 0h53

Chemise hawaïenne, gilet senior et bitos hip-hop, il ressemble au croisement improbable de Ronald Biggs (en cavale) et de l'inspecteur Morse (à la retraite). Ken Russell, 74 ans, n'était plus venu à Cannes depuis 1987 et la présentation d'Aria. «Un excellent film», insiste-t-il, drame musical réunissant dix airs d'opéra célèbres, coréalisé avec Nicolas Roeg, Charles Sturridge, Julian Temple, Derek Jarman, Franck Roddam, Bill Bryden, Bruce Beresford, Robert Altman et Jean-Luc Godard. Ses documentaires pour la BBC sur Prokofiev, Elgar, Bartok ou Debussy, conçus entre 1961 et 1964, demeurent à ce jour des modèles inégalés. Sans parler des Malher, Lisztomania et autres Music Lovers qui n'ont pas peu contribué à asseoir sa réputation de réalisateur outrancier.

«Il est sûr que si je débarquais aujourd'hui dans n'importe quelle maison de production en clamant que je désire faire un film sur l'homosexualité de Tchaïkovski, on m'en refuserait le financement», sourit-il dans ses bajoues. Et d'ajouter, l'oeil pétillant: «Il faut se faire une raison, les temps ont changé.»

Opéra rock. C'est vrai. Mais si Russell, considéré pendant dix bonnes années comme l'un des cinéastes britanniques les plus brillants et les plus originaux, apparaît aujourd'hui un peu oublié, il n'en fait pas pour autant étalage d'amertume: «Ce serait adopter une attitude négative. Pas mon genre. Je déteste ceux qui râlent dès le réveil sous prétexte que dehors il pleut. Dans ces cas-là, je me dis que la pluie est quel