«Criez, roulez-vous par terre, cassez des chaises», lançait Tété au public de préretraités d'Henri Salvador au Printemps de Bourges. Guitariste de pop-folk noir, le Nancéien d'origine sénégalaise a fini par détendre un public qui ne lui était pas acquis. Situation assez inédite pour Tété.
L'année dernière à cette époque, il était le phénomène à voir en concert et que les labels s'arrachaient, «ersatz local de Ben Harper», comme il s'autocaricature: «Dix ans que je joue de la guitare folk, mais je suis arrivé à un moment où les maisons de disques cherchaient le Français qui accrocherait le public des Keziah Jones et Ben Harper. J'ai rencontré un paquet de directeurs artistiques: "On va faire de toi le Ben Harper français, on n'aura pas à se prendre la tête pour te marketer." J'en étais conscient. J'ai vu la porte ouverte, je suis entré. Maintenant que je suis dedans, je travaille parce que cette manie de me comparer à Ben Harper me fatigue. C'est réducteur, j'ai vraiment l'impression de mettre autre chose dans ma musique que cette référence.»
Hors clivage. Cet autodidacte de la guitare cite Bob Dylan, pour la mélodie («mais on ne fait pas référence à lui parce que nous n'avons pas les mêmes traits physiques»), Matthieu Boggaerts, M («pour avoir réussi à faire sonner la langue française»), les rappeurs de La Cliqua, Busta Flex pour la scansion des mots, et surtout Keziah Jones pour l'esprit: «Pour moi, noir vivant en province dans un milieu blanc, Keziah Jones a légitimé plein d