Serait-il tout à fait convenable, en ces heures «officiellement» dédiées à l'Eloge de l'amour, de célébrer ici un éloge du cul? On aimerait en tout cas essayer de plaider la cause de cet enfant maudit du cinéma, toujours aussi mal vu par Cannes, sinon par ses festivaliers.

Hier, le cul a une nouvelle fois tenté de se poser sur la commode du Festival et en fut délogé sur ordre de la municipalité. Nouvellement élue, celle-ci n'en perpétue pas moins les pressions qui s'exercent depuis longtemps à l'encontre de la cérémonie des Hots d'or, où la profession du X, bannie des temples officiels comme parallèles, s'autodécerne ses propres récompenses.

Le dixième anniversaire des Hots doit avoir lieu ce soir mais, hier, un déjeuner de presse prévu au Noga Hilton, pour annoncer les festivités du lendemain, a été annulé à la dernière minute, avec des manières méprisables. Econduits par la direction de l'hôtel et ses vigiles, les quelques producteurs, cinéastes et créatures en tee-shirts Guilty, venus se présenter aux journalistes, ont été repoussés sur la Croisette, où ils se sont vu prier par la police de faire dispersion immédiate.

Vu l'ambiance, il n'est pas exclu que la cérémonie elle-même, déjà refusée par tous les grands hôteliers de Cannes et de Mandelieu, où elle avait lieu d'habitude, puisse être entravée. Les organisateurs restent en tout cas très discrets sur sa localisation.

Le plus curieux, c'est que pendant qu'on fait le ménage en façade, dans les coulisses, naturellement, les