Outre le Straub/Huillet mardi et le Moretti ce soir, le cinéma italien présentait trois films ces derniers jours. Il Mestiere Delle Armi, d'Ermano Olmi (Palme d'or 1978 pour l'Arbre aux sabots), est un film en costumes, reconstituant les batailles comme autant de tableaux vivants. Après presque une heure de projection, la fuite nous a paru la seule solution pour ne pas mourir d'ennui. Ni Domani, de Francisca Archibugi, entrecroisant les destins individuels de quelques rescapés d'un tremblement de terre (Un certain regard), ni I Nostri Anni, récit en noir et blanc de souvenirs de combats de quelques résistants aux fascistes, n'ont davantage retenu notre attention.
Après le très réussi et novateur moyen-métrage la Beauté du monde, Yves Caumon est en compétition (Un Certain regard) avec son premier long-métrage, Amour d'enfance. Paul (Mathieu Amalric) revient dans la ferme familiale où son père agonise. Retrouvailles avec les anciens amis, la soeur de son ex-fiancée, avec la mère qui endure tout sans broncher avant de s'effondrer en larmes dans les torchons de la cuisine. Le film se tient au plus près d'une émotion commune, celle des lieux précaires, relativement restreints mais chargés d'émotions où s'enracine l'enfance. Paul, qui est parti s'installer dans une grande ville, finit par se demander s'il n'est pas allé chercher trop loin ce qui se trouvait à portée de sa main.
Les scènes d'exposition d'Amour d'enfance sont baignées d'une lumière déclinante et dorée qui transforme l