Olga et Kurt sont s¦ur et frère, ados à l¹âge de l¹ingratitude, entre révolte affichée et silence buté. Le Père et la Mère (on ne connaît pas leurs prénoms) sont de bonnes pâtes, pathétiques, qui font ce qu¹ils peuvent pour comprendre (la Mère) ou ne pas voir (le Père). Les rapports entre Olga et Kurt sont étroits, ils couchent ensemble, mais Olga a un petit ami (Paul), plus âgé, moins révolté, et qui plaît beaucoup à ses parents.
Tout au long de Visage de feu, la pièce écrite par Marius von Mayenburg, star montante de l¹écriture dramatique allemande (il est, depuis un an, le dramaturge en titre de la Schaubühne de Berlin, quelque chose comme le successeur de Botho Strauss), l¹état de Kurt ne fait qu¹empirer. Choqué d¹entrée (sa Mère vient de saigner abondamment dans les toilettes et n¹a pas très bien nettoyé derrière elle), il met le sujet sur la table du dîner («Quelqu¹un est blessé?»), ce qui jette un froid.
Obsédé. Enfermé, ne parlant plus qu¹avec sa s¦ur, Kurt ressasse ses obsessions, essaye à la cave différents types de cocktails Molotov et devient pyromane. Envoyé à la campagne, après s¹être brûlé en incendiant sa salle de classe, il en revient pour assassiner ses parents, avec l¹aide de sa s¦ur, avant de s¹asperger d¹essence et de craquer une allumette.
Une histoire triste donc, comme on en lit dans les journaux. Sur cette trame, la pièce enfile un certain nombre de bons mots («Ça ne te suffit pas que tu sois ma mère, il faut en plus que tu sois une femme!») et de scène