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Libération
Critique

A la recherche du centre du monde.

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Deux films sur le rapport complexe du jeune cinéma avec le désir sexuel.
publié le 18 mai 2001 à 0h55

Deux films confrontant amour et pulsion sexuelle se sont croisés hier. Deux films qu'on peut qualifier d'impossibles, et qui nous renseignent sur la complexité du rapport que le jeune cinéma entretient avec le désir.

The Center of the World, du Sino-Américain Wayne Wang ­ après Smoke et Brooklyn Boogie filmés sous la tutelle du chichiteux Paul Auster ­ raconte comment Dick Longman (on appréciera la finesse du patronyme), jeune start-upper solitaire dont la valeur boursière est en pleine explosion, engage une strip-teaseuse dont il tombe amoureux.

Possession. Pendant quatre jours, dans un hôtel, il essaiera de la séduire, de lui faire oublier le contrat qu'ils se sont imposé : du cul, mais sans aucune pénétration. De cette provocation, entièrement adressée à la puritaine Améri que, on peut lire en filigrane ce sous-texte inquiétant: Wang appartient à une génération de cinéastes auxquels il faut un film entier pour se persuader que l'amour ne s'achète pas.

Il filme un monde où l'on ne connaît principalement du désir que sa valeur marchande. Le centre de ce monde-là n'est pas le con de la femme mais sa possession ou (pire) l'idée de son rachat. Pas étonnant alors que la seule vérité qui émerge est qu'il n'y a pas, comme disait Lacan, de rapport sexuel.

Passion taboue. Clément, d'Emmanuelle Ber cot, reformule ce dernier axio me, mais de façon autrement plus risquée, malade. La cinéaste incarne elle-même, à nu, la passion amoureuse et physi que d'une jeune femme de 30 ans pour un ado