L'IRC, Mamie, c'est l'Internet relay chat, soit le dialogue en direct, le «clavardage». C'est comme un forum de discussions, mais en temps réel. Tu te connectes sur un canal dédié avec un logiciel spécialisé... Prenons un exemple concret. Imagine que tu te rendes dans une maison de repos pour profs affectés jadis en ZEP. Tous les résidents, auparavant cultivés et sociables, sont désormais dévorés de tics lorsqu'on leur parle. C'est ça un canal IRC. Une fois entrée dans la pièce, tu t'aperçois que chacun porte son surnom inscrit sur sa camisole. Tu tiens comme eux une ardoise et une craie ­ soit ton clavier ­ et tu écris: «Bonjour, mesdames et messieurs, je suis Mamie.» Puis tu tournes ton ardoise vers eux, bref, tu cliques sur «envoi». Aussitôt, les autres ont les yeux exorbités car une nouvelle vient d'entrer. Ils te répondent tous en même temps sur leur ardoise, puis te collent leurs phrases sur le nez. C'est ainsi que, sur l'écran, apparaissent en couleurs leurs réponses. Ainsi, tu lis sur l'ardoise de Bandax: «TUBEZ?»; sur celle d'HommeTBM: «BJR Tu C skecé TBM?» Tu vois, l'IRC n'offre rien de neuf par rapport au Minitel, sauf qu'en réalité Bandax est politicien à Rio et HommeTBM est sage-femme à Berlin. A ce moment, il convient d'être rapide pour répondre et surtout écrire phonétiquement! Si tu écris: «Dites-moi, chers amis, est-ce bien ici le canal où l'on débat de la sémantique de Violettes impériales?», c'est trop long. Les impatients seront partis ou ils t'auront réé