Nièce d'Elsa et donc, par alliance, de l'époux de celle-ci, Alberto Moravia, Laura Morante est ce que l'on appelle une personne cultivée. «J'ai grandi dans les livres, reconnaît-elle, aussi n'ai-je pas été impressionnée en découvrant le monde du cinéma. Les acteurs ne me faisaient pas rêver. Tout au plus savais-je apprécier celui qui faisait bien son métier. Mais j'aurais eu la même réaction vis-à-vis d'un plombier ou d'un cuisinier.»
A une exception près pourtant, Burt Lancaster, croisé en Allemagne, à l'occasion du tournage de Väter und Söhne, téléfilm en coproduction américaine : «Il possède une autre dimension cinématographique. A l'époque, mon anglais était déplorable et j'étais censée piquer une colère à une table autour de laquelle étaient réunies une trentaine de personnes, dont Lancaster, puis partir en claquant la porte. Je m'exécute, tremblante, et une fois la scène terminée, Burt Lancaster s'approche et me glisse : "Vous êtes une très bonne actrice." J'admets avoir ressenti une immense fierté.»
Danse. Rien pourtant ne prédisposait Laura Morante à devenir comédienne. Physique (adolescente, elle a été championne régionale de relais quatre fois cent mètres), elle a d'abord été attirée par la danse contemporaine jusqu'à en faire son premier métier : «J'adorais danser, mais je ne supportais pas le milieu de la danse. Fermé, obtus, méchant parfois. Heureusement, il a évolué.»
Aussi, moralement usée, décide-t-elle un jour d'abandonner : «Une décision qui m'a coûté, mais fr