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Libération
Critique

Les maux bleus.

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«The Deep End», un thriller psychologiqueau stylisme fignolé et à la mise en scène rigoureusement bicolore.
publié le 18 mai 2001 à 0h55

Déjà repéré à Cannes en 1994 avec l'étrangissime Suture, le duo McGehee-Siegel aura mis le temps avant de remettre le couvert. The Deep End est un thriller psychologique qui aurait pu être adapté de Patricia Highsmith et l'est en fait d'un roman, The Blank Wall, d'une autre romancière américaine, Elisa beth Sanxay Holding. L'action se déroule dans le cadre enchanteur du lac de Tahoe dans le Nevada. Un jeune garçon de 17 ans, Beau Hall, entretient une relation houleuse avec un type de 30 ans, Darby Reese. Un soir, une dispute. Le type tombe d'une rembarde et se tue. La mère de l'adolescent, Margaret, découvre le cadavre au matin et décide de le jeter au milieu du lac. Des amis du mort, voyous de petite envergure, prennent bientôt contact avec elle et la font chanter, lui réclamant une grosse somme d'argent contre une cassette vidéo où son fils s'envoie en l'air avec la victime.

Chromatisme. Scott McGehee étudie l'histoire du cinéma japonais et David Siegel est diplômé de l'école de Design de Rhode Island. Guère étonnant dès lors que leurs forces réunies cons pirent à un stylisme léché, jouant en particulier sur le chromatisme bleu et rouge. Yeux bleus, Ferrari bleue, eaux bleues du lac, vêtement bleu, tout est bleu jusqu'à ce que déboule dans le plan une voiture rouge comme un trait de peinture giclant sur une toile unie. Ce modernisme à la Michael Mann pourrait passer pour du chichi pur et simple, mais la rigueur de la mise en scène, le parti pris ouvertement modeste et série