Berlin envoyée spéciale
Samesi 5 mai, 9 heures du mat. Atterrissage à l'aéroport Tegel à Berlin. Du hublot, la vision est apocalyptique. Pluie battante, vent fort. Sur le guide, il est écrit: «Mai est le meilleur mois pour visiter Berlin.» La veille encore, sur l'Internet, la météo locale affiche grand beau. Inquiétude. La semaine précédente, par e-mails, rendez-vous a été pris avec des skateurs berlinois, ravis d'accueillir une Parisienne parmi le millier d'autochtones qui, chaque week-end depuis avril, investissent le macadam pour une balade de 25 kilomètres. «Sportive, la balade, il faut savoir freiner», a prévenu Stephan, l'organisateur, un avocat converti au roller à l'occasion des randonnées parisiennes du vendredi soir. Pour qui connaît Berlin «l'ultraplat», cette mise en garde prête plutôt à sourire. Même l'idée d'une chute ne peut pas faire renoncer au plaisir de parcourir sur des roulettes cette cité huit fois grande comme Paris, de déambuler sur des avenues mythiques trois fois plus longues que nos artères vitales, de s'aventurer dans les petites rues sans souci des voitures, de longer les interminables chantiers sans se demander où peut bien se nicher la prochaine station de métro.
La «rollerparade» est prévue pour dimanche 15 heures... sauf s'il pleut. Vite louer un vélo, histoire de prendre la météo à rebrousse-poil. Direction le Skate'n Snowboardshop, sur la Motzstrasse. La boutique a 10 ans. C'est la plus ancienne de la ville, qui en compte une dizaine. Le prop