C'était le premier festival du siècle. Mais c'est le goût d'une fin plutôt que celui d'un début que ce 54e rendez-vous laisse au palais. Nos papilles critiques, après le surmenage, sont certes blettes, alcoolisées, bouffies. Mais tout de même: si on ne voit peut-être pas encore très bien ce qui, dans le cinéma cannois, français, mondial, commence, on sent nettement que quelque chose finit. Peut-être est-ce l'effet conjugué de plusieurs cycles de maturation qui touchent conjointement à leur terme.
A l'échelle de Cannes, on a le sentiment que, pour la première fois depuis bien longtemps, le festival s'est laissé dominer par le réel extérieur. C'est notamment l'affaire Loft Story qui a occupé à la fois le conscient des conversations, l'inconscient du festivalier et les niches média du festival lui-même qui, croyant lourder les «z'y va» naguère attirés par Canal + s'est retrouvé avec ceux déplacés par M6 (les mêmes, bien sûr, venus cette fois ovationner Aziz et David).
Chair à image
A Cannes, entre Français, on a sûrement autant parlé de Loft Story que des films, et on en sait qui n'ont pas résisté, entre les projections, à jeter un coup d'oeil sur M6 pour vérifier le degré d'avancement de Loana. Or c'était inutile puisque Cannes, c'est le festival du loft. Pas seulement pour les caméras de surveillance qui fliquent le moindre recoin mais aussi pour le grouillement de ces fameuses «petites caméras» qui, à leur manière petite, surveillent qu'il ne se passe rien. Com