Demain 24 mai 2001, Bob Dylan, héros folk électrique de la génération Viêt-nam (beatniks, pavés, drogues, révolution sexuelle), entrera dans sa soixante et unième année. L’occasion de revenir numérologiquement sur l’enregistrement historique de Highway 61 Revisited, un 33 tours qui électrisa l’histoire du rock, des années soixante et de Dylan. Récit d’une journée particulière vécue en direct.
Il faisait chaud à New York le 29 juillet 1965. La chaleur fondait le goudron. Dans le Bronx, quelques vieux juifs bravaient le soleil sous des ombrelles improvisées en avalant les gâteaux casher achetés le matin au Delicatessen du coin. A trente-cinq minutes de métro du Bronx, un autre juif, redneck du Minnesota, Robert Zimmerman, entre dans le grand studio CBS pour jouer ses nouvelles chansons. Il ne connaît pas grand-chose aux vieux messieurs qui reviennent seuls d'Auschwitz ou de Treblinka manger à New York des gâteaux aux pommes moins bons que ceux que leurs femmes leur faisaient, avec juste ce qu'il faut de sucre et de raisins secs. Le disque qu'il se prépare à enregistrer, c'est Highway 61 Revisited.
Depuis trois ans, Zimmerman se fait appeler Dylan. Il est en passe de devenir une star. Passé du statut de poète folk amphétaminé (pour la marque exacte de ses pilules, consulter Pierre Cottrell qui zona avec le jeune Bob à New York en 1963, alors que ses disques n'étaient disponibles qu'à Lido Musique, au compte-gouttes, en import) à celui de prétendant au trône de roi du Rock'n roll,