Eclaircies comme par enchantement: la grisaille persistante des derniers mois et l'heure sombre du 15 mai sonnant le plan social des Nouvelles Galeries locales font place à Coutances aux 20 ans du festival Jazz sous les pommiers. Pour qui ne retiendrait de la Basse-Normandie que Deauville et Honfleur, rappelons que Coutances se situe dans la Manche, donc pas encore dans la poche! Un bon quatre heures de Paris pour atteindre cette verte languette de douce France rurale et maritime, entre bocage et petits vallons, manoirs et abbayes... En son centre, un repaire culturel (célèbre par les flèches gothiques vertigineuses de sa cathédrale romane), transmué chaque année en pôle attractif, lui fait quintupler sa population habituelle de 10 000 habitants. Là, entre bourriches et bolées, un festival qui a su faire son trou...
En 1982, une bande d'amis mordus de jazz, échauffés par la fréquentation du Printemps de Nîmes, échafaude rêveusement dans la cité du Gard l'idée d'un festival chez eux, en Normandie. Leur rencontre avec Gérard Houssin, directeur du théâtre coutançais de l'époque, motivé lui aussi par le récent succès d'un concert d'Henri Texier, sera décisive. Et donnera naissance pour la semaine de l'Ascension à la première édition de Jazz sous les pommiers, bouclée avec un budget d'à peine 150 000 F (aujourd'hui passé à 6, 3 millions).
Bénévoles. C'est le début d'une belle aventure humaine, partagée encore aujourd'hui entre Denis Le Bas, directeur du festival et médiateur tranqu