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Libération
Critique

Susana Baca, fleur de cannelle.

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publié le 24 mai 2001 à 0h58

Les cheveux très courts, rieuse et épanouie, Susana Baca évoque La Flor de la Canela, la valse qu'écrivit sa défunte compatriote (et amie) Chabuca Granda pour exalter la grâce et l'élégance des femmes métisses du Pérou. Quelle différence avec la chanteuse rencontrée il y a quelques années, discrète, encore intimidée par l'accueil enthousiaste réservé à son premier album, elle dont le travail était axé sur le collectage des chants des descendants d'esclaves, dans le sillage du musicologue Nicomedes Santa Cruz. Découverte par David Byrne grâce à un professeur d'espagnol, Susana Baca a publié l'an dernier Eco de Sombras, son second album pour le label de l'ex-Talking Heads, Luaka Bop.

Studio maison. «Nous avions décidé d'enregistrer à Lima, raconte Susana Baca. Pendant que nous répétions chez moi avec les musiciens, Craig Street, le producteur (de Cassandra Wilson et Meshell Ndegeoshello, entre autres, ndlr), parcourait la ville à la recherche d'un studio. Il n'a rien trouvé qui lui convienne. Il a alors bouché portes et fenêtres avec des matelas en mousse et des couvertures, coupé le téléphone et la sonnette de la porte et voilà, ma maison s'est transformée en studio d'enregistrement. Entre deux séances, je faisais la cuisine, j'étais à l'aise, dans mon élément. Un jour, mes deux percussionnistes, qui s'impatientaient en attendant le repas, ont commencé à taper un rythme sur la table. Craig a couru chercher un magnétophone...» Et l'enregistrement de ce moment se retrouve sur le