Menu
Libération
Critique

«Ecce Homo», la justice seule pour démêler le vrai du faux.

Article réservé aux abonnés
Procès en appel de la vente d'un Solario contesté.
publié le 25 mai 2001 à 0h58

Décidément, pas un jour sans qu'un commissaire-priseur ne passe en justice. Mercredi, l'expert Eric Turquin et le commissaire-priseur Jean-Jacques Mathias s'expliquaient devant la cour d'appel de Paris. A Drouot, un Ecce Homo, présenté comme de la main du peintre italien Andrea Solario, avait été a jugé 4,5 millions de francs (790 000 euros) au galeriste suisse Bruno Meissner. Or, quand l'acquéreur a pris langue avec le spécialiste mondial de Solario, David Brown, conservateur à la National Gallery, celui-ci a refusé d'authentifier. Pire: il a révélé avoir écrit, trois mois avant la vente, à l'expert de la vente, Eric Turquin, qu'à son avis, il s'agissait d'une copie d'époque, recensée dans son catalogue raisonné, d'une composition disparue d'Andrea Solario.

Pigments compatibles. Fureur de Bruno Meissner qui a réclamé l'annulation de la vente pour «dol», soit tricherie. Une première expertise a conclu que l'oeuvre était probablement une copie flamande du milieu du XVIe, valant le dixième du prix d'adjudication. En première instance, Eric Turquin a reconnu qu'il ne pouvait être certain que la peinture fût de Solario. Le tribunal l'a accablé en le condamnant, en 1998, à rembourser les 4,5 millions, solidairement avec le particulier suisse qui avait mis la peinture en vente, Jean-Claude Lamère. Me Mathias hors de cause, toute la faute retombait sur son expert, au point que le tribunal l'obligea à rembourser aussi le commissaire-priseur de ses 440 000 francs d'honoraires (77 000