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Libération
Interview

«La voix peut soigner les maux»

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publié le 25 mai 2001 à 0h59

Pour sa première édition, l'année dernière, le festival dedans/dehors invitait les trois folles familles du Footsbarn et donnait le ton, théâtre de tréteaux et de proximité. Cette année, la Carriole, entre autres compagnies itinérantes et conteurs, poursuit le voyage en Essonne.

Ce dimanche à 11 heures, devant l'Orangeraie de Chamarande, on a le choix: visite du château, ou balade contée avec Bernard Chèze et Mimi Barthélemy. En trompe-l'oeil (et l'oreille), la balade enchantée sied plutôt bien au jardin (avec ses cyprès chauves et platanes hybrides). Au signal de crécelle en plastique attestant, malgré les interventions de l'historienne in situ, du faux sérieux du parcours, le public, «mesdames, messieurs, la société», se rassemble devant la verrière en ruine, autrefois cage de perroquet, sous l'arbre où le faon s'est confié... près de l'eau où de jeunes vierges ôtaient leurs plumes de cygne pour se baigner. Tandis que, sous le pont, un caïman à la retraite coule des jours heureux. L'espace est immense, on pourrait s'évader, on reste planté là, transporté. Plus tard, rencontre à la Goutte d'or avec Mimi Barthélemy, la dame d'Haïti qui conte comme elle respire...

Comment en êtes-vous venue à raconter?

Je suis issue de la bourgeoisie haïtienne. A 17 ans, mon père m'a envoyée en France faire Sciences-Po. A un moment, le problème de l'identité est devenu crucial: soit j'entrais dans le moule, soit je réagissais. J'avais 40 ans, quatre enfants, un mari charmant... Après un an au Ho