Les triplés du Madame Figaro ont-ils gobé un acide? C'est ce qu'on suppose à voir les bloomers imprimés camouflage de Baby Dior et les cardigans fluo de Bonpoint. Dans les beaux quartiers, les goûters du mercredi virent à la free party avec antenne Samu pour les parents. Et les cartes Gold des jeunes parents bobos risquent de fondre à la vision des collections concoctées par les créateurs à destination de leur très chère progéniture.
Bleu pour les garçons, rose pour les filles, les codes de l'habillement enfantin étaient jusque-là immuables, teintés de bonne humeur et de niaiserie. Jusqu'à ce printemps, où trouver les dernières tendances en taille 6 ans devient un jeu d'enfant. A condition de bien vouloir y mettre le prix.
«Il y a quelques années encore, dans le marché de l'enfant, le bas prix était le maître mot, explique Christine Mota, acheteuse des marques enfant pour le Printemps. Mais la créativité laissait à désirer. Il y a un an, les marques de luxe ont commencé à s'intéresser au secteur.»
«Superpétasse of the year». Reprise économique, premier enfant tardif, femme active donc couples avec double salaire , parents divorcés compensant l'absence en pourrissant leurs marmots: les évolutions socio-économiques ne sauraient pas expliquer la révolution stylistique en cours. «Ça a d'abord bougé du côté des 6-10 ans et des préados, il y a cinq ans, se souvient Christine Mota. Des marques de vêtements pour femmes comme Cimarron, Kookaï, DKNY ou Christian Lacro