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Mode. Enfants couverts de marques

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Les mères habillent leurs filles en top models réduits et les garçons réclament des griffes. Du coup, le marché du luxe s'immisce dans les cours d'école.
publié le 25 mai 2001 à 0h59
(mis à jour le 25 mai 2001 à 0h59)

Les triplés du Madame Figaro ont-ils gobé un acide? C'est ce qu'on suppose à voir les bloomers imprimés camouflage de Baby Dior et les cardigans fluo de Bonpoint. Dans les beaux quartiers, les goûters du mercredi virent à la free party avec antenne Samu pour les parents. Et les cartes Gold des jeunes parents bobos risquent de fondre à la vision des collections concoctées par les créateurs à destination de leur très chère progéniture.

Bleu pour les garçons, rose pour les filles, les codes de l'habillement enfantin étaient jusque-là immuables, teintés de bonne humeur et de niaiserie. Jusqu'à ce printemps, où trouver les dernières tendances en taille 6 ans devient un jeu d'enfant. A condition de bien vouloir y mettre le prix.

«Il y a quelques années encore, dans le marché de l'enfant, le bas prix était le maître mot, explique Christine Mota, acheteuse des marques enfant pour le Printemps. Mais la créativité laissait à désirer. Il y a un an, les marques de luxe ont commencé à s'intéresser au secteur.»

«Superpétasse of the year». Reprise économique, premier enfant tardif, femme active ­ donc couples avec double salaire ­, parents divorcés compensant l'absence en pourrissant leurs marmots: les évolutions socio-économiques ne sauraient pas expliquer la révolution stylistique en cours. «Ça a d'abord bougé du côté des 6-10 ans et des préados, il y a cinq ans, se souvient Christine Mota. Des marques de vêtements pour femmes comme Cimarron, Kookaï, DKNY ou Christian Lacro