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Libération
Critique

Morts vivants du Vieux-Port

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publié le 25 mai 2001 à 0h58

Pour ceux que le titre de son texte ­ Pourquoi j'ai jeté ma grand-mère dans le Vieux-Port ­ rebuterait, précisons d'entrée que Serge Valetti n'est pas gérontophobe et qu'il n'a pas vraiment poussé sa mémé dans les oursins. Enfin si, mais elle était déjà dans l'urne. Même qu'il faisait chaud, qu'il y avait du vent, et que quand l'urne s'est ouverte, une partie ne s'est pas retrouvée dans le Vieux-Port mais sur la coque du bateau qu'il avait loué avec son père et que le pilote ne savait pas faire marcher. Ce n'est pas très important parce que de toute façon, l'épisode des cendres de la grand-mère n'occupe que quelques pages, tout à la fin du roman autobiographique de Valetti que le comédien Marc Betton a décidé d'adapter et de jouer sur scène. Et que le reste, ce sont d'abord les souvenirs d'enfance de l'auteur, sa grand-mère, mais aussi ses parents, les voisins, toutes les histoires vécues ou entendues, remontées à la surface ­ si l'on peut dire ­ ce même jour où il alla jeter dans l'eau la vieille dame qui portait un prénom espagnol ­ Dolorès ­ même si elle était italienne. Dans ce texte, la verve de Valetti se teinte parfois de mélancolie. Marc Betton s'empare de l'histoire avec beaucoup de tact, en homme qui sait que quand on réveille les morts, on peut rire avec eux mais pas les bousculer. Sous le regard souriant et vigilant de sa fille Céline Betton qui l'accompagne tout du long, il signe ce spectacle qui est aussi un salut de famille à famille.

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