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Libération
Critique

Les Petits/petits voient grand

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publié le 26 mai 2001 à 0h59

Une poubelle rouge tient lieu d'abat-jour au-dessus de la scène où trois musiciens «boeuffent». Au micro, Eka, visage rond sous le bonnet brodé du Caucase, divague dans les aigus ­ qu'importe qu'elle ne parle pas la même langue que le contrebassiste, le saxophoniste ou les gens venus à Vitry-sur-Seine découvrir Petits/petits.

Embrassades. Ces rencontres de théâtre au mètres carré (texte de 7 minutes pour scène de 1,07 m2) ont été lancées en 1996 par Mustapha Aouar, patron plein d'idées de la Gare au théâtre aménagée dans un hangar de fret près du RER. Le metteur en scène Dominique Dolmieu (de la compagnie l'Espace d'un instant) a rebondi sur la contrainte pour monter une caravane de l'Europe orientale à l'Ile-de-France, avec 17 compagnies de 22 nationalités différentes. Un projet ficelé hors circuits, grâce aux contacts noués par Dolmieu dans cette partie du monde depuis dix ans. Seuls les acteurs, metteurs en scène et techniciens ont pris la route, bénévolement, le 12 mars, un bus pour Tbilissi (Géorgie).

Au total, ils ont parcouru 12 000 km et posé le décor dans 13 villes (Erevan, Izmit, Belgrade, Skopje, Ajaccio...) Embarquant à leur suite les trou pes locales qui, à chaque fois, ont assuré l'accueil, ils ont présenté leur spectacle partout, terrain vague, théâtre national, école, et, partout, l'entraide a fonctionné. Les embrassades et les larmes à l'arrivée du bus mi-mai à Vitry-sur-Seine en témoignent : l'aventure est d'abord humaine.

Artistiquement, le résultat est aussi