Le métier de chanteuse est tombé sur Cristina Branco par hasard. Un caprice du sort, un clin d'oeil de ce fatum latin qui serait à l'origine du mot fado. En 1996, étudiante en journalisme à Lisbonne, elle chante sous la sollicitation d'un ami Romance, d'Amália Rodrigues, dans une émission de télévision. Deux semaines plus tard, le photographe José Melo, installé à Amsterdam où il anime une association d'amis de la culture portugaise, la contacte. «Vous êtes libre pour un concert?» «J'ai répondu oui, sans réfléchir, sourit aujourd'hui Cristina. Et quand il m'a parlé de son intention de publier en CD ce premier concert d'Amsterdam, j'ai dit oui aussi.»
Habillage traditionnel. Depuis, l'histoire s'est accélérée: Cristina Branco publie ces jours-ci son cinquième album. Au premier essai a succédé un album en studio, Murmurios, qui attire l'attention du label marseillais l'Empreinte Digitale. Parrainée par le guitariste Custodio Castelo, qui l'accompagne et compose pour elle (et qui est devenu son époux), elle apparaît sur les scènes françaises, presque immobile, avec quelque chose d'angélique. Moins sophistiquée que Misia, aux poses de tragédienne, plus rigoureuse dans l'habillage du fado: elle s'en tient au trio traditionnel, guitare portugaise, guitare classique et guitare basse acoustique. «Et je n'ai pas l'intention d'y ajouter quoi que ce soit.» En 1999 est publié le merveilleux Post Scriptum, et l'an dernier, Cristina Branco canta Slauerhoff, où sont adaptés en portugais des